La soif

Pour le chef de bataillon André Vendreuil, commandant le secteur, cette forêt inhabitée pouvait servir de refuge secret, et de base d'opérations, aux hors-la-loi qu'il avait pour mission de traquer. Pour le lieutenant Jacques Dalmènes, chef du poste P.K. 113, le quartier bordé par le fleuve, cette forêt inexplorée était la dernière terra incognita sur la planète... et elle s'offrait à lui dans sa pureté originelle. Pour les villageois de Dinh Quan, pour les partisans moïs du lieutenant, ce territoire de forêt vierge était le N'gaar Cââ, le pays des génies maléfiques, le Domaine interdit aux Fils des Hommes. Mais le vieux Proong, qui connaissait les dits des ancêtres, attendait l'homme aux yeux clairs qui, selon la promesse, viendrait pour les conduire à la conquête de N'gaar Cââ... N'gaar Cââ, la forêt tropicale sans eau, qui engendre la soif, avec ses fièvres et ses hallucinations. N'gaar Cââ, où rôdent les esprits mangeurs d'âme. N'gaar Cââ, où vit le chevreuil, petit Pan asiatique, survivant d'un monde primitif. Le chevreuil guidera le lieutenant Dalmènes, l'homme aux yeux clairs, vers Li Lith, la base rebelle au cœur de la forêt, il défendra aussi son âme contre les génies maléfiques. La Soif, roman fantastique ?... Surtout une histoire vraie : des hommes ont lutté, sont morts, ont vaincu, dans la touffeur de la forêt. Un grand, un beau livre, qui envoûte et qui fait rêver.